Cher chemin,

Je t’ai rencontré un jour pluvieux du mois de septembre 2020 en compagnie de l’association les Premiers Pas sous la bienveillance de François entre Nasbinals et Conques ! A l’issue de ces 5 premiers jours de marche, en 2021, j’ai repris mon bâton du 26 mai au 8 juin entre Le Puy et Cahors puis du 31 août au 16 septembre de Cahors à Roncevaux. Et enfin, à partir du 27 avril, étape par étape, je ne t’ai plus quitté (sauf Burgos – Leon en train) pour aller jusqu’à Santiago et y arriver le 18 mai 2022.

Quels magnifiques paysages tout au long de ce périple ! J’ai en mémoire la descente vers Monistrol sur Allier, l’arrivée à Conques, la balade dans l’Aubrac, les montées de Roncevaux et de Foncebadon et bien d’autres panoramas encore sans oublier l’arrivée à Santiago !

A ces moments d’intensité visuelle, se sont ajoutées de très belles rencontres souvent éphémères mais toujours sincères voire profondes. Ainsi, te souviens-tu de cet échange à Villar de Mazarife avec Hervé sur l’absence de contact physique pendant de longues semaines sur le chemin ! Ou bien encore cet autre échange sur les communications asynchrones issues de l’usage immodéré de nos smartphones ! Je dois aussi te citer des conversations sans fard sur les moments difficiles de l’existence comme les séparations, la maladie ou la perte d’un être cher ! Mais je dois aussi ajouter des choses plus légères sur la vie quotidienne comme les loisirs, les hobbies et les recettes de cuisine qui ont émaillées nos repas et nos pauses !

Sais-tu au plan physique, les bobos, les douleurs liées aux ampoules ou aux périostites qui impliquent des pauses voire des arrêts intempestifs empreints de tristesse ! Te souviens-tu de Pierrot, de Thierry, d’Irène et d’autres encore, contraints de rentrer chez eux mais pour mieux revenir après !

Cher chemin, tu sais aussi nous procurer des joies intenses et des moments de rire sans doute accentués par la fatigue quotidienne accumulée. Ainsi, je garde en moi cette soirée chez Laurence à Auvillar où nous avons diné dans une excellente ambiance internationale ! Je n’oublie pas non plus ce petit déjeuner musical avec Rémy à Trigodina  (*) !

Je me rappelle aussi de nos nuits parfois bruyantes dans les dortoirs qui vivent au rythme des ronflements, des passages aux toilettes ainsi des que réveils avant l’aube de ceux qui partent à la frontale ! Mais je me souviens aussi des départs le matin avec le cœur léger et le sac parfois un peu lourd pour faire nos six ou sept heures de marche à travers de belles régions ! Merci à Ester pour ce petit air d’accordéon à mon départ de Gréalou le jour de mes 40 ans de mariage !

Merci aussi cher chemin d’avoir facilité ce voyage intérieur tourné vers l’extérieur qui m’a permis notamment de réaliser ma transition en douceur entre une vie professionnelle bien remplie et une retraite active !

Et puis, cher chemin, tu sais aussi provoquer une, deux, trois rencontres qui transforment des pèlerins en amis qui cheminent parfois ensemble mais surtout se retrouvent aux gites et partagent des moments riches pendant quelquefois plusieurs jours ! On se rencontre, on se perd de vue et on se retrouve avec le sourire quelques étapes plus tard comme de vieux amis qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps !

Enfin, je me dois de t’évoquer le retour à la vie « normale » à la maison qui nécessite un temps d’adaptation pour retrouver un autre rythme, pour analyser et tirer les conséquences de ce parcours qui ne ressemble à nul autre quelques soient ses motivations personnelles ! Merci à ma chère Babette de m’avoir permis de réaliser ce périple pas comme les autres ! Merci aussi à tous ceux qui m’ont soutenu ou suivi tout ce temps !

Au revoir cher chemin !

 

Ps : si tu les rencontres, passe le bonjour à François, Evelyne, Lionel, Martine, Serge, Rémi et Blandine, Elise, Noémie, Patrice, Rémy, Laurence, Esther, Estelle, le renard vagabond, Raoul, Jean Gaétan, Jean Paul, Léa, Sacha, Jo, Pierrot, Hélène, Martine, Claude, Muriel et Philippe, Thierry, Irène, Mary, Willy, Abbie, Godefroy, Jean Pierre, Bernard, Serge, François, Alain, Fabienne, Josiane et bien d’autres …

 

(*) la ritournelle de Compostelle